L’obésité est une maladie mentale !
- Dr H. Halhol Nutritionniste
- 25 févr. 2023
- 2 min de lecture
Considérée comme l’épidémie du siècle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité est devenue une priorité des politiques de santé. En France, le plan obésité a été lancé face à l’augmentation considérable de la prévalence de l’obésité qui concerne actuellement près de 15% de la population contre 8 % il y a moins de 15 ans. Les épidémiologistes prévoient que, en 2025, 1 personne sur 5 sera obèse. Le retentissement de l’obésité sur la santé a été confirmé par de nombreux travaux.

L’obésité est un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires, du diabète de type II, de certains cancers et même de certaines maladies dégénératives du cerveau. Par ailleurs, son retentissement sur l’estime de soi et sur la santé mentale fait désormais l’unanimité.
Chaque jour, la qualité de la vie est mise à l’épreuve, lorsqu’il s’agit d’utiliser les transports publics, d’accéder aux loisirs et d’être autonome.
Les patients souffrant de troubles psychiatriques et leurs familles ont été sensibilisés à la problématique de l’obésité.
En effet, la présence d’un trouble psychiatrique chronique (psychoses, troubles bipolaires, troubles dépressifs et troubles anxieux) est désormais considérée comme un facteur de risque d’obésité.
La stigmatisation liée au trouble psychiatrique est majorée par la stigmatisation liée à l’obésité, et cela à tous les âges de la vie.
L’aggravation progressive du surpoids et de l’obésité chez les patients suivis en psychiatrie est évidemment multifactorielle. Les conséquences de la maladie telles que la sédentarité, les addictions, le désinvestissement de soi et de son image souvent symptomatique du trouble psychiatrique, y contribuent fortement. Des facteurs génétiques associés aux maladies sont également évoqués.
Les traitements psychotropes ont une influence certaine. Ce sont les prises de poids parfois spectaculaires observées avec les antipsychotiques atypiques qui ont mobilisé l’attention sur l’effet des traitements. Depuis, plusieurs études de cohortes ont confirmé que le risque de prise de poids était accru avec la plupart des psychotropes prescrits au long cours. De nombreuses recherches ont été menées afin de comprendre les mécanismes sous-jacents à la prise de poids induite par les psychotropes. plusieurs experts éminents ont travaillé sur cette question complexe et ont souligné combien il est difficile de modéliser ce que nous observons en pratique quotidienne.
Dans cette perspective d’efficacité, la chirurgie bariatrique a pris une place importante dans le dispositif de soins.
En effet, à l’instar de l’anorexie et de la boulimie, la rigidité des comportements et des défenses psychiques suggère que l’obésité est non seulement un trouble métabolique mais aussi un trouble mental.
Dr Halhol - Médecin nutritionniste
hhhalhol@gmail.com
Comments